Je n’ai passé que deux jours à Kuala Lumpur, mais cela permet déjà de voir les principales attractions, et de bien prendre la température (chaude) de cette ville extrêmement cosmopolite (à l’image de la Malaisie). Voici le récit et la vidéo de ma visite de Kuala Lumpur !
La vidéo
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Les transports à Kuala Lumpur
Kuala Lumpur est une ville très étendue, même si elle n’est pas si peuplée que cela (1,6 millions d’habitants, 7 millions dans l’agglomération, 9 et 19 millions pour Bangkok, par exemple). Mais heureusement, le centre “visitable” est en fait plutôt réduit, puisqu’il fait moins de 4 kilomètres de diamètre (à l’exception des Batu Caves, situées 10 kilomètres au nord, qui nécessite une petite excursion en train ou en taxi).
Pour visiter une ville, j’aime bien marcher, avec un mélange savant (ou totalement aléatoire) d’itinéraire calculé et de déambulation au hasard. A Kuala Lumpur, malgré la taille réduite u centre, c’est une très mauvaise idée. Non pas parce que la chaleur empêche de marcher (il faut juste accepter de transpirer), mais parce qu’à certains endroits, les urbanistes semblent avoir oublié l’existence même des piétons : pas de passage piétons, des feux ne passant jamais au rouge… Il m’est arrivé de passer 45 minutes à faire 500 mètres, dont 20 minutes pour traverser une unique route…
Pour éviter les désagréments, je vous recommande donc de ne pas hésiter à prendre le métro ou à utiliser l’un des bus gratuits en centre-ville. Les transports seront notamment utiles pour relier l’est et l’ouest du centre, séparés par un canal et plusieurs voies rapides (je vous en dis plus ci-dessous). Vous pouvez également faire appel à un taxi ou un grab (le « Uber » de l’Asie du Sud-Est), même si la mauvaise circulation à Kuala Lumpur n’en fait pas forcément la meilleure solution.
A visiter dans le centre de Kuala Lumpur
Je suis arrivé à l’aéroport de Kuala Lumpur vers midi. Mon hôtel, Orange Pekoe (simple et efficace, même si ce n’est pas le grand luxe) était au nord-est du centre-ville. Je me suis donc dit qu’il pouvait être intéressant de prendre le train Klia Express depuis l’aéroport jusqu’à la gare Sentral KL, au sud-ouest du centre-ville. Ainsi, j’aurais l’après-midi pour traverser tranquillement la ville à pied et rejoindre mon hôtel, sac sur le dos. C’était je pense un bon plan, à ceci près que j’aurais dû prévoir un passage en métro au lieu de tout faire à pied. Voici mon trajet et les points d’intérêt !
Museum National
Juste au nord de la gare Sentral KL se trouve le Muzium Negara (Musée National). Il suffit de marcher quelques dizaines de mètres (qui sont aussi le premier contact avec l’étouffant climat malaisien), et d’utiliser l’entrée de la station de métro Muzium Negara pour traverser la voie rapide, et vous arrivez à l’imposant et intrigant bâtiment qui compose le Musée National. Celui-ci propose un éclairage sur l’histoire (tumultueuse) de la Malaisie pour la très modique prix de 5 RM (moins de 1 €), mais j’ai préféré ne pas le visiter, pour avoir le temps de découvrir tout le centre.
Parc Botanique Perdana
Directement au nord du musée se trouvent les marches menant au parc Perdana, véritable poumon de Kuala Lumpur, abritant de nombreuses attractions (un planétarium, une volière, un parc aux cerfs…). La volière notamment vaut le détour paraît-il, même si les tarifs (63 RM, soit plus de 13 €) sont bien au-dessus des standards malaisiens.
Même sans ces activités, le parc Perdana est l’occasion d’un premier contact avec la faune et la flore malaisiennes, qu’il s’agisse des arbres imposants, des fleurs multicolores ou des singes que l’on ne tarde pas à croiser.
Si marcher dans le parc Perdana est loin d’être déplaisant, on sent pourtant déjà qu’il n’est pas pensé pour les piétons – un sentiment qui ne fera que se confirmer en explorant la ville.
Mosquée Nationale
Juste à l’est du parc Perdana se trouve la “Masjid Negara”, la Mosquée Nationale. Il faut en effet savoir que les malais, l’ethnie principale en Malaisie, sont musulmans. Cela fait de la Malaisie un pays à majorité musulmane, à l’instar de ses voisins Indonésie et Brunei.
Si je vous parle de cette mosquée, c’est que c’est le bâtiment que j’ai préféré à Kuala Lumpur ! Récente (construite en 1965 et rénovée en 1987) et de dimensions colossales (pouvant accueillir 15 000 personnes, c’est une des plus grandes mosquées d’Asie du Sud-Est), elle est totalement ouverte sur l’extérieur, mais ses allées sont couvertes, fournissant une ombre bien appréciée ! Avec ses formes géométriques blanches, noires, jaunes et bleues savamment entrelacées, il s’agit d’un régal pour les yeux, et du terrain de jeu rêvé pour tout photographe (ou vidéaste) amateur !
Et pour ne rien gâter, la visite en est gratuite, et de longues toges sont fournis aux visiteurs (hommes et femmes) qui n’auraient pas la tenue appropriée.
Chinatown
L’étape suivante de ma traversée de Kuala Lumpur fut Chinatown. J’ai fait l’erreur de vouloir rejoindre Chinatown à pied depuis la Mosquée Nationale… Je me suis alors retrouvé dans un enchevêtrement de voies rapides, sans aucun passage prévu pour les piétons, ni vraiment de visibilité pour traverser. Si je n’ai pas l’impression d’avoir risqué ma vie, j’ai quand même perdu une heure à parcourir les quelques centaines de mètres qui séparent les deux quartiers…
Conseil de voyage
Si vous suivez mon itinéraire, je vous conseille plutôt de rejoindre le Musée National et sa station de métro, et de prendre la ligne Kelana Jaya pour une station, jusqu’à Pasar Seni. Ça ne vous coûtera que quelques dizaines de centimes d’euros, et vous évitera bien des soucis !
Central Market
Une fois arrivé à Chinatown, on découvre un quartier fourmillant, riche en vie, en couleur, en échoppes proposant nourriture pour moins d’un euro et thés glacés… et en contrefaçons (aussi). Allez donc flâner dans le grand marché couvert Central Market et dans les rues voisines Jalan Hang Kasturi et Jalan Petaling pour rejoindre l’épicentre de cette frénésie commerciale, ou perdez-vous dans les rues alentours pour une atmosphère plus calme et plus authentique. Si vous cherchez un souvenir de Malaisie avant votre retour, c’est probablement à Central Market que vous le trouverez !
Le temple hindou Sri Maha Mariamman
De manière assez inattendue (les chinois étant majoritairement bouddhistes en Malaisie), vous trouverez à Chinatown un temple hindou : le Sri Maha Mariamman. Coloré, richement décoré, il s’agit d’un des plus vibrants exemples de temples hindous que j’ai pu voir en Malaisie. Le fait qu’il soit assez petit n’est pas vraiment dérangeant, sachant que sa visite est gratuite et qu’il est de toute façon situé dans un quartier à voir. Cependant, si l’on ne devait voir qu’un temple hindou à Kuala Lumpur, je recommanderais sans hésiter les Batu Caves, dont je vous parle un peu plus bas.
La tour Menara KL
Je me dirigeai ensuite vers Menara KL à travers des rues tout sauf touristiques (et donc plus crasseuses, mais aussi plus authentiques). Menara KL (KL étant le surnom de Kuala Lumpur) est « l’autre » tour célèbre de Kuala Lumpur. Cette gigantesque tour télé de 421 mètres (la Tour Eiffel n’en fait “que” 324) partage la domination du ciel de Kuala Lumpur avec les Petronas Towers (ce qui n’est pas une mince affaire, sachant que le centre est rempli de tours toutes plus hautes les unes que les autres).
Il est possible de monter à 276 ou 300 mètres de hauteur dans la tour Menara KL afin de bénéficier d’une vue imprenable sur la ville. Sachant que la deuxième option est deux fois plus chère que la première (qui coûte quand même 49 RM, soit 10 euros environ), je vous recommande de monter à 276 mètres « seulement ». PS : je n’ai pas eu le temps de profiter de ce panorama, mais on m’en a dit le plus grand bien.
KLCC et la vie climatisée
Après cette visite, je me dirigeai ensuite vers Orange Pekoe, mon hôtel, pour poser mon sac. Par la même occasion, je « profitai » d’une pluie légère, ma première rencontre avec la pluie quasi quotidienne (mais toujours courte) de Malaisie.
Sur le chemin, je découvrais l’improbable assemblage hétéroclite que constitue KLCC (Kuala Lumpur City Center, le véritable cœur de la ville). Je commence par la Jalan Nagasari (“jalan” signifie “rue”), un alignement sans fin de bars et pubs plus occidentalisés les uns que les autres. A 50 mètres de là, Jalan Angsoka et ses environs immédiats forment un quartier populaire typique. 50 mètres de plus, et l’on se retrouve au milieu des gratte-ciels abritant logements, bureaux, hôtels et centres commerciaux. Entre ces tours serpentent un monorail et un flot incessant de voitures, tandis que l’on réalise que la publicité que l’on trouve envahissante chez nous a encore de la marge, puisque chacun des nombreux piliers du train aérien est enrobé d’une gigantesque pub en couleur (souvent pour un smartphone).
En arrivant à Jalan Raja Chulan, on découvre un autre aspect de Kuala Lumpur : la vie climatisée. Si l’on voit si peu de gens dans la rue à KLCC, si l’on a l’impression que les avenues ne sont pas conçues pour des piétons, c’est que ses habitants ne vivent pas dehors. J’en fais la première expérience en cherchant (encore une fois) à traverser une route. Remarquant une passerelle piétonne au-dessus de moi, je me mets en quête de son entrée. Après avoir tâtonné deux minutes dans le centre commercial adjacent, je la trouve enfin… Et je découvre une véritable rue couverte, totalement climatisée, et remplie de malaisiens !
En continuant ma visite, notamment guidé par des amis habitant Kuala Lumpur depuis quelques mois, je comprendrai que, des parkings ou du métro aux centres commerciaux et food courts, tout est fait pour que les habitants du centre ville ne quittent jamais la fraîcheur de l’air climatisé. La ville est ainsi parcourue d’un réseau souterrain et aérien, pas toujours visible de la rue, conçu avec l’unique objectif de ne pas avoir à mettre le pied dehors.
A la vue de ces passerelles aériennes, un ami ayant vécu à Montréal fera le parallèle avec cette ville québécoise aux hivers rigoureux : là où les montréalais ont creusé un réseau souterrain pour échapper aux -30 degrés extérieurs, les malaisiens ont leur réseau aérien pour se préserver de leurs 30 degrés permanents et leurs 90% d’humidité. En ayant remarqué cet aspect du centre ville, on n’en apprécie que plus le contraste avec les autres quartiers de la ville qui étalent leur vie dans la rue.
Les Petronas Towers
Après avoir sillonné KLCC et mieux compris la vie de ses habitants, j’arrive au clou du spectacle, l’emblème même de la Malaisie : les Petronas Towers.
Petronas, c’est le géant malaisien du pétrole, une immense entreprise publique employant 50 000 personnes. En 1998, Petronas s’est fait construire un siège à sa démesure en plein cœur de Kuala Lumpur, hébergeant ses bureaux, ceux d’autres entreprises, ainsi qu’un centre commercial, une salle de concert, une mosquée…Si les hautes constructions environnantes ne donnent pas l’impression que les tours soient très élevées, celles-ci culminent tout de même à 452 mètres. Événement mondial, les Petronas Towers sont restées durant 6 ans le plus haut bâtiment de la planète, et ont notamment été en 1999 le décor du film Haute Voltige, avec Sean Connery et Catherine Zeta-Jones. Elles seront détrônées par Taipei 101, et ne sont maintenant qu’à la 16ème place, mais restent encore aujourd’hui les tours jumelles les plus hautes du monde.
Mais au-delà de la prouesse technique (qui a été bien appréciée par les ingénieurs en génie mécanique avec qui je voyageais !), les Tours Petronas valent-elles le coup ? En un mot : oui. Il faut bien sûr aimer les beaux bâtiments modernes, mais que ce soit par leur configuration de tour jumelles, la passerelle à deux étages les reliant à mi hauteur, leur forme effilée caractéristique ou encore l’aspect « stratifié » qui donne à leur surface une véritable texture, les Petronas Towers se démarquent assurément.
Pour les admirer sous leur meilleur jour, mieux vaut y venir en fin de journée, pour ensuite profiter du coucher de soleil leur donnant une trame de fond orangée. Plusieurs points de vue sont indiqués dans le parc au pied sud-est des tours, le plus célèbre étant le petit pont enjambant le point d’eau. Pour ma part, je préfère une petite fontaine à la limite sud-ouest du parc, à laquelle on accède par le chemin faisant le tour du parc (et non par le parc lui-même). En plus de proposer une belle vue sur les tours avec fontaine au premier plan, ce spot est moins connu que les autres, et donc moins bondé. Une fois le soleil couché, vous pouvez vous promener au pied des tours pour profiter de leur illumination, et d’un spectacle de fontaines lumineuses aux heures piles.
Batu Caves : les grottes sacrées hindoues
La plupart des incontournables de Kuala Lumpur sont situés dans le centre de la ville (au sens large). Il y a cependant une exception notable : les Batu Caves, un lieu sacré hindou situé dans une grotte naturelle.
Si l’on peut se rendre sur place en train, nous avons opté pour Grab, le « Uber » est-asiatique. A l’arrivée, deux choses nous frappent.
Déjà, nous avons le sentiment d’être arrivés en Inde. C’est la première remarque de Clément, qui a visité le pays : entre le temple hindou, les marchands de guirlandes d’offrandes et les visiteurs quasiment tous indiens, il y a de quoi se poser la question ! Au retour, notre chauffeur de Grab nous dira en effet que parmi les malaisiens, seule l’ethnie indienne s’y rend (même pour le tourisme).
Le second choc concerne les dimensions monumentales du lieu. Une fois franchi un haut portique d’entrée, on se retrouve sur une vaste place parsemée de petits temples. Au fond se dresse une monumentale statue, dont les 43 mètres de haut ne suffisent pas à concurrencer l’escalier multicolore de 272 marches qui mène à la grotte.
Si les marches sont raides, ce n’est pas le seul péril ! Des hordes de singes ont en effet pris possession de l’escalier et de ses environs. Quand ils ne sont pas occupés à se chamailler ou à prendre la pose, il sévissent sur les touristes ayant eu la mauvaise idée de sortir de la nourriture ou de laisser un objet sans surveillance. Mais plus de peur que de mal : on arrive entiers (et essoufflés) en haut des marches, où un nouveau portique nous accueille. Derrière s’ouvre une immense grotte, dont la voûte culmine à 100 mètres de hauteur. Le lieu, envahi de touristes, n’en reste pas moins un lieu de culte, parsemé de temples et de statues multicolores, où de nombreux fidèles hindous se pressent.
Tant pour son gigantisme que pour ses édifices religieux hindous magnifiques dans un lieu insolite, Batu Caves est pour moi un autre incontournable de Kuala Lumpur !
A visiter également à Kuala Lumpur
Bien sûr, on n’a jamais le temps de tout faire… surtout en deux jours. Voici ce que j’aurais aimé faire en plus à Kuala Lumpur si j’avais eu plus de temps ! Peut-être une autre fois ?
- Little India : à l’instar du quartier chinois, il paraît que le quartier indien vaut le détour !
- L’aquarium KLCC : situé au pied des tours Petronas, cet aquarium est célèbre pour son tapis roulant permettant de se déplacer sous l’eau (même si l’on en reste heureusement séparé par une voûte en verre)
- Bukit Nanas : un parc animalier en plein centre de la ville, juste à côté de Menara KL
- Istana Negara : ancien palais du roi, transformé en musée
- Edifice Sultan Abdul Samad : une grande bâtisse datant de la fin du 19ème siècle, reconnaissable à son haut clocher encadré de tours plus petites. Abritant des bureaux gouvernementaux, il ne se visite pas.
Mon avis
La capitale malaisienne, à l’image du pays lui-même, n’est pas forcément la première destination de vacances à laquelle on pense. Je ne peux que vous recommander de visiter la Malaisie, et dans ce cadre, de visiter Kuala Lumpur durant au moins une journée !
Personnellement, « KL » n’est pas l’étape que j’ai préférée : il y a plus d’agitation, la chaleur semble plus lourde dans une ville surpeuplée. Mais la visite de la ville reste un incontournable. Parce qu’elle ne manque pas de points d’intérêt, bien sûr, mais aussi parce qu’elle présente une facette de la Malaisie qu’on ne retrouve pas forcément ailleurs, ou en tout cas pas dans d’autres lieux touristiques. Et à ce titre, c’est un passage essentiel pour découvrir la Malaisie !
Prochaine étape : Cameron Highlands !
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